White Cube, écrit et réalisé par Renzo Martens, en collaboration avec le CATPC, anglais, français, VOSTF, Pieter Van Huystee Film & TV (PVH.Films), 78 min., Pays Bas, Belgique, Congo Kinshasa (RDC), 2020.
White Cube relate l’histoire et la genèse de la CATPC (Cercle d’Art des travailleurs de la plantation congolaise). Cette coopérative créée en 2014 à Lusanga (République Démocratique du Congo) a construit un modèle économique articulé sur un projet artistique pour racheter leurs terres à des sociétés internationales de plantations et y développer des activités durables.
Depuis un projet d’exposition solo manqué de l’artiste et cinéaste Renzo Martens, jusqu’à la construction du White Cube (centre d’art et de culture) en passant par une exposition au Sculpture Center de New York célébrée par le New York Times, le film offre une approche incisive et joyeuse de l’intrication de la politique et de l’art. Partie prenante du projet, Martens ne craint pas d’exposer d’abord sa naïveté et ses erreurs avant de s’effacer pour laisser la parole aux principaux acteurs.
Le récit de cette utopie réalisée est aussi l’occasion d’une réflexion sur le fonctionnement des musées qui affichent leur désir d’inclusion et collectionnent l’art africain, sans poser la question des réparations dues aux travailleurs des plantations. À un moment du film, Matthieu Kilapi Kasiama, du CATPC déclare : « La terre ou l’art ? Si je devais choisir, je choisirais les deux. Mais si je devais vraiment n’en choisir qu’un, je choisirais la terre. Où puis-je poser ma chaise et commencer à faire de l’art, si je ne possède pas la terre ? »
Après une première à Lusanga en 2020, le film a été présenté dans quelques uns des grands festivals documentaires et connu une carrière internationale. Renzo Martens, le Cercle d’Art des Travailleurs de Plantation Congolaise (CATPC) et le curateur Hicham Khalidi occuperont le Pavillon des Pays-Bas à la Biennale de Venise 2024, et exposeront simultanément au White Cube de Lusanga.
La projection sera suivie d’une discussion avec Eva Barois de Caevel, critique d’art et commissaire indépendante, spécialiste des questions post-coloniales et féministes. Avec Els Roelandt, elle a coordonné l’ouvrage « CATPC » (Sternberg Press, 2017).