Tony Conrad, Completely In The Present, Réal. Tyler Hubby, 95 min., Burning Bridges (Paul Williams), angl., VOSTF, GB/USA, 2016.

Film présenté par Isabelle de Visscher-Lemaître.

Décédé en avril 2016, Tony Conrad explore dès les années 60 tant la musique minimaliste que le cinéma expérimental dans des expériences visuelles extrêmes. Pétri de mathématique mais aussi d’un certain esprit anarchiste, il pénètre le monde avant-gardiste, et en particulier, celui de La Monte Young, John Cale et Marianne Zazeela. Il collabore aussi à différents concerts avec Lou Reed (Velvet Underground), puis Jack Smith, le fou du film underground. En 1966, il sort son célèbre film, The Flicker, qui aligne des clignotements éblouissants par addition successive de photogrammes n/bl. De fil en aiguille, se succèdent productions sonores et musicales et films expérimentaux géniaux que Conrad réalisent avec une immense liberté, loin des créneaux de l’art savant, et en cela, ouvrant le champ d’un art populaire d’avant-garde. Ce film donne aussi un éclairage sur l’épisode difficile de Conrad avec la Monte Young en ce qui concerne l’obtention de droits partagés – ou de « zéro » droits tel que souhaité par Conrad. D’autant qu’une issue inattendue de produit. Ce documentaire réalisé par Tyler Hubby, auteur d’une trentaine de docu-fictions, connaît un immense succès à Los Angeles et ailleurs.