The Ballad of Genesis and Lady Jaye, un film de Marie Losier, prod. Marie Losier, coprod. Steve Holmgren, Martin Marquet, anglais, VOSTF, 72 min., USA, 2011. Avec Genesis P.Orridge, Lady Jaye Breyer P.Orridge, Big Boy Breyer P.Orridge. Son et composition : Bryin Dall.
Genesis P.Orridge fut avec Throbbing Gristle, groupe anglais légendaire, l’inventeur de la musique industrielle, un rock expérimental et transgressif. Il poursuivra son aventure musicale avec Psychic TV. Le film The Ballad of Genesis and Lady Jaye raconte l’histoire de son amour fou pour Lady Jaye qui, après sa mort brutale, a continué de l’inspirer. Dans leur désir de fusion, ces deux êtres ont voulu se ressembler physiquement en recourant à la chirurgie esthétique, portant haut le message de la pandrogynie. Au gré de la vie courante, Genesis distille quelques légendes de la musique pop, quelques moments de cette vie de jeune star tandis que cet amour pour Lady Jaye et réciproquement devient au sens fort, leur œuvre magistrale. Amie et complice, Marie Losier a ainsi, durant plusieurs années, filmé le couple dans leur quotidien, entrant dans leur jeu (et eux dans le sien), recomposant quelques moments clés de cette histoire unique. Composé de courtes séquences enchaînées à un rythme électrique, le récit est conduit par la seule voix de Genesis P.Orridge. Premier long-métrage de Marie Losier, le film a été montré dans de nombreux festivals, a reçu plusieurs prix et a connu une très belle carrière.
Cette soirée événementielle qui se tiendra en la joyeuse présence de Marie Losier, la réalisatrice de ce documentaire de création, se déroulera dans le cadre du Symposium international Arts en Résidence – Reflecting Residencies dont la programmation au Carreau du Temple est la deuxième du genre (la première s’est tenue online à l’automne 2020).
Marie Losier (F, 1972) réalise outre celui-ci, de nombreux portraits avant-gardistes de musiciens et compositeurs tels que George Kuchar, Guy Maddin, Richard Foreman, Tony Conrad. Capricieux, oniriques et non conventionnels, ses films explorent la vie et le travail de ces artistes. En 2013-14, au sortir du succès de « The Ballad of Genesis and Lady Jaye », elle obtient la prestigieuse Résidence d’artiste au DAAD à Berlin. Elle travaillera sur son nouveau long métrage « Cassandro the Exotico ! », portrait du catcheur mexicain Saul Almendariz et film qui sera projeté en première mondiale au Festival de Cannes (ACID) en 2018. Par la suite, elle réalise un moyen métrage multiforme, entre film, installation et performance, sur le compositeur et musicien allemand Felix Kubin, Felix in Wonderland ! Ce film a connu sa première au festival de Locarno en août 2019. Récemment, elle a reçu une commande du Musée de la chasse à Paris où elle a présenté son court film en boucle et en projection géante, Taxidermise-moi (2021). L’on y fait la rencontre des étranges créatures empaillées du musée mêlés à de non moins étranges personnalités surréalistes qui ne font que corser l’énigme.
